mercredi 19 septembre 2012

L’ Amérique n’a jamais été innocente.


L’ Amérique n’a jamais été innocente. C’est au prix de notre pucelage que nous avons payé notre passage, sans un putain de regret sur ce que nous laissions derrière nous. Nous avons perdu la grâce et il est impossible d’imputer notre chute à un seul événement, une seule série de circonstances. Il est impossible de perdre ce qui manque à la conception.
La nostalgie de masse fait chavirer les têtes et les coeurs par son apologie d’un passé excitant qui n’a jamais existé. Les hagiographes sanctifient les politiciens fourbes et trompeurs, ils réinventent leur geste opportuniste en autant de moments d’une grande portée morale. Notre ligne narrative ininterrompue se dissout dans le flou, laissant de côté toute vérité, toute sagesse rétrospective. Seule une vraisemblance impitoyable, sans souci des conséquences, peut redonner la vision nette de cette ligne dans toute sa rectitude.
La véritable trinité de Camelot était : de la Gueule, de la Poigne et de la Fesse. Jack Kennedy a été l’homme de paille mythologique d’une tranche de notre histoire particulièrement juteuse. Il avait du bagou, il dégoisait des conneries et arborait une coupe de cheveux classe internationale. C’était le Bill Clinton de son époque, moins l’oeil espion des médias envahissants et quelques poignées de lard.
Jack s’est fait dessouder au moment propice pour lui assurer sa sainteté. Les mensonges continuent à tourbillonner autour de sa flamme éternelle. L’heure est venue de déloger son urne funéraire de son piédestal et de jeter la lumière sur quelques hommes qui ont accompagné son ascension et facilité sa chute.
Il y avait parmi eux des flics pourris, des artistes de l’extorsion et du chantage ; des rois du mouchard téléphonique, des soldats de fortune, des amuseurs publics pédés. Une seule seconde de leurs existences eût-elle dévié de son cours, l’Histoire de l’Amérique n’existerait pas telle que nous la connaissons aujourd’hui.
L’heure est venue de démythifier toute une époque et de bâtir un nouveau mythe depuis le ruisseau jusqu’aux étoiles.
L’heure est venue d’ouvrir grand les bras à des hommes mauvais et au prix qu’ils ont payé pour définir leur époque en secret.

A eux.


Préface d’American Tabloid de James Ellroy.



mercredi 11 juillet 2012

L’homme et la mer

Homme libre, toujours tu chériras la mer !
La mer est ton miroir ; tu contemples ton âme
Dans le déroulement infini de sa lame,
Et ton esprit n’est pas un gouffre moins amer.

Tu te plais à plonger au sein de ton image ;
Tu l’embrasses des yeux et des bras, et ton coeur
Se distrait quelquefois de sa propre rumeur
Au bruit de cette plainte indomptable et sauvage.

Vous êtes tous les deux ténébreux et discrets :
Homme, nul n’a sondé le fond de tes abîmes ;
Ô mer, nul ne connaît tes richesses intimes,
Tant vous êtes jaloux de garder vos secrets !

Et cependant voilà des siècles innombrables
Que vous vous combattez sans pitié ni remord,
Tellement vous aimez le carnage et la mort,
Ô lutteurs éternels, ô frères implacables !

Charles Baudelaire


mercredi 18 avril 2012

Puis vint le malheur ...

'God save thee, ancient Mariner!
From the fiends, that plague thee thus!--
Why look'st thou so?'--'With my cross-bow
I shot the Albatross.'
 
The Rime of the Ancient Mariner
Samuel Taylor Coleridge.  

mercredi 11 avril 2012

Les héritiers

Il y a parfois des sons, des groupes, qui nous transportent vers le passé sublimé d'une époque rêvée.
Des guitares scintillantes et syncopées, une basse enveloppante, une batterie claire et surtout une voix .........

Que retentissent à nouveau ces notes aujourd'hui ne peut que me réjouir


 http://grooveshark.com/album/Boys+And+Girls/7546781

samedi 7 avril 2012

mercredi 7 mars 2012

Une expérience

Il y a des jours où le confort quotidien nous éloigne du sens de la vie . Certains savent le retrouver ....


Two Weeks... An experience by Johnny Abegg (film) from Johnny Abegg Films on Vimeo.